Cachemire rouge / Christiana Moreau

Suggestion : roman français

Que peut nous apporter la lecture de ce roman, outre le divertissement? Eh bien, pas mal de choses… Ainsi beaucoup d’exotisme (magnifiques descriptions de la steppe mongole), l’évocation de problèmes contemporains liés au réchauffement climatique, à l’exploitation des travailleurs et travailleuses dans les industries textiles, au trafic des réfugié·es débarquant clandestinement en Europe, au racisme, etc.

L’histoire débute en Mongolie chez les nomades éleveurs et éleveuses de chèvres dont la toison fournit le précieux cachemire. Les troupeaux sont décimés en raison d’hivers trop rudes et d’étés trop secs. La jeune Bolormaa et sa famille quittent leurs steppes natales pour trouver du travail dans la ville d’Ordos au sein des filatures textiles exploitées par les Chinois·es, qui détiennent le monopole de cette fibre et où les conditions de travail relèvent de l’esclavagisme. Bolormaa y rencontrera une jeune chinoise, XiaoLi, avec qui elle se liera d’amitié. Ensemble, elles fuiront clandestinement par le transsibérien vers la Russie, puis vers l’Italie où réside Alessandra, une jeune femme qui vient annuellement en Mongolie afin de prospecter chez les fournisseurs de cachemire pour sa boutique de luxe de Florence. Elle rencontra Bolormaa sur le marché local où cette dernière vendait un chandail rouge d’une beauté surprenante qu’elle avait teint et confectionné elle-même selon les méthodes enseignées par sa grand-mère.

C’est bien sûr une histoire d’amitié, de courage et de persévérance, de famille éclatée, de dépaysement… C’est un roman polyphonique, à trois voix, celles de Bolormaa, de XiaoLi et d’Alessandra.

Et cette fiction nous fait aussi penser évidemment au best-seller intitulé La Tresse, de Laetitia Colombani.

(Colette)

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