Et toujours les Forêts / Sandrine Collette

Suggestion : roman post-apocalyptique

Corentin est un enfant non désiré. Sa mère, Marie, ne l’aime pas et l’abandonne dans une famille d’accueil et, quand cette dernière ne sait plus l’assumer, Marie dépose son fils comme un paquet de linge sale devant la porte de son arrière-grand-mère Augustine, qui vit seule à l’orée des Forêts. Malgré son grand âge, Augustine élèvera Corentin jusqu’à ce qu’il parte faire des études supérieures à la Ville (Paris?). Là-bas, Corentin se fait des ami·es avec lesquels il fait la fête la nuit dans les catacombes. Lors d’une soirée de beuverie, survient un cataclysme. Corentin reste terré quelques jours, puis sort de son abri pour découvrir que la Ville est en ruine et tous les êtres vivants semblent morts. Les ami·es se dispersent. Dehors, tout est en feu, la chaleur consume tout et pourtant le réchauffement climatique, la désorganisation des saisons, les pluies acides avaient été annoncées depuis longtemps. Mais les humain·es ne semblaient guère s’en préoccuper…

Corentin décide de rejoindre les Forêts et retrouver Augustine, sa seule famille. Dans ce long périple de désolation (400 km), qu’il décrit avec réalisme, il croise quelques rares personnes hébétées, en quête de nourriture. Un chien presqu’aveugle suit les pas de notre héros. Arrivé sur place, Corentin retrouve Augustine et Mathilde, une amie d’enfance, bien vivantes, réfugiées dans la cave de la maison. Commence alors, durant des années, une longue quête pour survivre, se chauffer, se défendre, car le climat est complètement déréglé… Voler de la nourriture car plus rien ne pousse, plus de plantes, plus d’animaux si ce n’est une meute de loups. Des enfants naîtront cependant de l’union de Corentin et Mathilde… mais il faut aussi affronter des hordes d’humains faméliques se déplaçant vers l’ouest, hagard·es, prêt·es à tuer leurs semblables pour se nourrir… Corentin lui, garde le mince espoir d’une renaissance pour la planète et d’une survie pour les enfants qu’il a engendrés.

Roman difficile, dans une humanité dure et cruelle, guidée par ses plus bas instincts, dont celui de la survie à tout prix… vision apocalyptique décrite dans toutes ses atrocités, où seuls les enfants nés après le cataclysme et n’ayant jamais rien connu d’autre arrivent encore à sourire.

NB : d’autres romans ont abordé ce thème post-apocalyptique. Ainsi, pour n’en citer que quelques-uns, La Route de Cormac McCarthy (adapté au cinéma), Malevil de Robert Merle, Dans la forêt de Jean Hegland ou encore La Constellation du chien de Marlène Haushofer.

(Colette)

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