Jours de Finlande / Herman Koch

Suggestion : souvenirs romancés (?)

Toujours excellent conteur, Herman Koch sait capter l’attention du lecteur, de la lectrice et, pour ce faire, il va semer le trouble dans le déroulement de la narration et s’interroger sur la différence entre autobiographie et fiction. Alors qu’il nous raconte ses souvenirs personnels, il se pose simultanément la question de savoir si ceux-ci sont véridiques ou fantasmés…

C’est tout l’enjeu de ce récit: déterminer si Herman Koch n’enjolive pas ou ne dramatise pas les évènements qui ont marqué sa vie.

Ayant perdu sa mère dès l’adolescence, l’auteur, alors âgé de 18 ans, abandonne son cursus scolaire assez mouvementé pour aller travailler six mois dans une ferme en Finlande. Là, dans la solitude (il ne connaît pas la langue), il pourra faire le point sur son avenir, ses amitiés, choisir des études supérieures — selon les desideratas de son père avec lequel il n’a pas de très bonnes relations, ce dernier entretenant une maîtresse depuis de nombreuses années. Là-bas dans le grand Nord, Herman s’éprend d’une jeune finnoise…

De son enfance à l’âge adulte, sans ordre chronologique, Herman Koch déroule les faits marquants qui ont jalonné sa jeunesse et met en exergue l’art d’écrire qui occupe une place capitale dans sa vie.

De toute évidence, l’auteur incite le lecteur, la lectrice à se montrer critique vis-à-vis de ce qu’il, elle lit, à remettre en cause la manière et le moment de raconter un même fait qui varie selon le public, les lieux et l’époque où les révélations sont faites.

Grandement intéressant, tant par les souvenirs évoqués que par la manière dont ils sont présentés, cet ouvrage a donc deux facettes, une théorique et une fictionnelle. Parfois déroutant mais surtout très enrichissant puisque le lecteur, la lectrice, s’interroge sur la vérité première des faits tandis qu’Herman Koch, lui, analyse sa propre manière d’écrire. Qu’est-ce qui différencie une fiction d’une autobiographie?

(Colette)

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