On était des loups / Sandrine Collette

Suggestion : roman français

Le personnage principal (Liam?) est un homme robuste, rude, la quarantaine. Il vit isolé, en marge de la société, avec sa compagne Ada et leur jeune fils, Aru, âgé de cinq ans. Leur maison se situe dans la montagne au sein d’une nature sauvage et hostile. L’homme est un chasseur solitaire, un trappeur qui vit et fait vivre sa famille du produit de sa chasse, de la vente des peaux de bêtes piégées. C’est pour lui un choix de vie après une jeunesse douloureuse, dans une famille maltraitante. Il part toujours pour plusieurs jours, traquer le gibier, relever ses pièges, poursuivre les loups. Il n’y a que ça qui le passionne, la nature, les animaux… Rentrant d’une de ses expéditions infructueuses, il trouve sa femme mourante après avoir été attaquée par un ours, leur fils bien vivant, caché sous elle. Il enterre sa compagne, mais que va-t-il faire du gamin qui à cet âge ne saurait rester seul? Sellant leurs deux chevaux, il emmène Aru dans un long périple qui va les conduire en ville chez un oncle et une tante à qui il espère confier l’enfant. Mais ceux-ci refusent. Alors il décide purement et simplement de se débarrasser de son fils. Quelle autre solution envisager? Cet homme primitif n’a pas la fibre paternelle, il n’avait pas le désir d’enfant, il fuit ses semblables et ne communique quasiment avec personne, il vit à la frontière entre humanité et animalité… il hurle avec les loups…

L’entièreté du roman décrit ce qui se passe dans la tête de cet homme. Arrivera-t-il à trouver suffisamment d’humanité en lui pour donner une place à son fils dans sa propre vie?

Le style est semblable aux pensées du héros : abrupt, dur, sans fioritures. L’enfant terrifié n’a aucun droit à la parole dans ce roman, pourtant lui aussi doit être accablé par la perte de sa mère, mais il se tait. Que ressent-il devant la haine et le rejet de son père?

On se croirait presque dans un conte gothique des frères Grimm, avec des ogres et des êtres maléfiques, où tout semble irrémédiablement écrit! Et cependant…

(Colette)

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