Par les routes / Sylvain Prudhomme

Sacha, un jeune écrivain en mal d’inspiration, s’installe dans une petite ville du Sud de la France, afin d’y trouver le calme propice à l’écriture, voire à la peinture. Par hasard, il retrouve là-bas un ami perdu de vue depuis les années d’études et qu’il nomme “l’autostoppeur”. Par ce mode de déplacement, les deux amis faisaient leurs trajets ainsi que des virées de vacances… c’était l’habitude à cette époque, dans les années septante, de circuler en levant le pouce. Les deux hommes sont heureux de se retrouver, la vie ou quelque désaccord les ayant séparés… L’autostoppeur a fondé une famille avec Marie, sa compagne, traductrice de romans italiens et son jeune fils Agustin. Mais l’autostoppeur ne tient toujours pas en place, il quitte sa famille très régulièrement, sac au dos, pour explorer les routes et villages de France, toujours en stop. Il part à la rencontre d’automobilistes qu’il photographie avec un Polaroid et noue un contact avec chacun·e. Il téléphone ou envoie des cartes postales, des photos, à Marie et à Agustin. Sacha, lui, apporte son aide et son soutien à Marie, pour garder Agustin avec qui il s’entend très bien, puis finit par vivre et nouer une relation amoureuse avec Marie… tant que les voyages de l’autostoppeur durent… et ceux-ci durent de plus en plus longtemps, jusqu’au moment où l’autostoppeur disparait totalement, ne donnant plus aucune nouvelle.

C’est une histoire d’amitié, d’amour, de désir aussi. Les relations humaines décrites sont apaisées, sans l’ombre de la jalousie, elles évoluent dans la tendresse, l’attention à l’autre, le respect mutuel. C’est une histoire qui nous emmène visiter les quatre coins de l’Hexagone à la rencontre d’automobilistes si différent·es les un·es des autres mais toujours plein·es de bienveillance et dans le partage.

Le style est dépouillé, les phrases courtes, très peu de ponctuation. Beaucoup de douceur dans l’écriture, de mélancolie, de poésie bien sûr, d’humanité… Sylvain Prudhomme nous raconte les choses simples de la vie, les petits bonheurs du quotidien tels qu’ils se présentent.

Prix Fémina 2019

(Colette)