L’enfant du 20e convoi / Simon Gronowski

Suggestion : témoignage historique

Bien qu’âgé aujourd’hui d’une nonantaine d’années, Simon Gronowski, avocat à la retraite, poursuit depuis plus de trente ans la mission qu’il s’est assignée : celle de témoigner devant tous les publics de son vécu d’enfant juif à Bruxelles, lors de l’occupation allemande, durant la Seconde Guerre mondiale. Il nous relate la montée de l’antisémitisme, le confinement, la privation de liberté, les brimades. En mars 1943, sa sœur aînée Ita, sa mère et lui sont arrêté·es et transféré·es à la caserne Dossin à Malines. Son père, étant hospitalisé ce jour fatidique, échappera à la déportation en se réfugiant chez des parents ou amis — tous leurs biens ayant été confisqués. Avril 1943, Simon et sa mère embarquent dans le 20e convoi à destination du camp d’extermination d’Auschwitz, ne sachant rien de ce qui les attend. Ce train sera arrêté dans le Limbourg par trois résistants, ce qui permettra à 17 personnes de s’évader. Simon, aidé par sa mère à sauter du wagon, en fera partie. Avec l’aide d’un gendarme flamand, il regagnera Bruxelles où il sera caché dans différentes familles catholiques accueillantes. Sa sœur Ita et sa mère seront exécutées dans les chambres à gaz dès leur arrivée. Simon et son père ne l’apprendront qu’après la libération.

La guerre terminée, Simon perdra aussi son père, qui avait contracté la silicose dans les charbonnages et qui meurt de chagrin ne voyant pas son épouse et sa fille rentrer. Depuis l’âge de 13 ans, seul, faisant abstraction de son passé, Simon mène ses études et devient avocat. Il se mariera et aura deux filles et quatre petits-enfants. Ce n’est que la soixantaine venue qu’il revient sur ses jeunes années et commence à témoigner, ayant pardonné à ses bourreaux et au peuple allemand, prônant la paix et l’amitié entre les peuples. S’il n’oublie jamais les personnes chères qu’il a perdues et le bonheur familial à jamais disparu, il donne l’exemple d’une résilience exceptionnelle, une leçon de vie hors du commun.

Ce témoignage est illustré d’anciennes photos en noir et blanc et d’échanges de correspondances manuscrites entre les différents personnages.

Ayant connu une nouvelle édition en 2022, cet ouvrage a été aussi adapté pour les enfants à partir de 5 ans sous le titre Simon, le petit évadé (Ed. Milan).

(Colette)

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