Le parfum des poires anciennes / Ewald Arenz

Sally est une jeune fille de 17 ans… sac au dos, elle s’est échappée d’un institut où elle est soignée pour anorexie. En pleine révolte contre sa famille qui ne la comprend pas, contre les traitements qu’on lui inflige, contre la société où elle ne trouve pas sa place, elle marche. Sa route va croiser celle de Liss, une femme, seule comme elle, la cinquantaine, agricultrice. Dans son champ, elle demande à Sally un coup de main pour raccrocher le timon de sa remorque au tracteur. Liss offre l’hospitalité à Sally. Ce sont deux femmes taiseuses qui vont vivre l’une à côté de l’autre sans s’interroger mutuellement sur leur passé ou leurs problèmes actuels. Sally s’installe et donne un coup de main à Liss dans les travaux de l’exploitation agricole : récoltes des pommes de terre, des poires, nourrissage des poules, vendanges en compagnie d’ouvriers itinérants, sucrage des abeilles du rucher, distillation d’alcool… Sally se muscle et retrouve peu à peu goût à la vie, retrouve un équilibre précaire… d’autant plus précaire qu’elle est recherchée par la police. Liss, elle, n’est guère appréciée par le voisinage. Que cache-t-elle de son passé ? Pourquoi écrit-elle des lettres sans jamais les envoyer ?

Très beau roman qui voit renaître deux femmes d’âges très différents, meurtries par la vie. Beaucoup de pudeur et une amitié discrète font de cette fiction un livre édifiant, au sein d’une nature généreuse. On aimerait connaître une suite à cette belle histoire d’amitié sans grande déclaration, qui se nourrit simplement du quotidien, du travail commun et du respect de l’autre.

Fait partie de la sélection de l’Euregio lit.

(Colette)