Que reviennent ceux qui sont loin / Pierre Adrian

Ah, nostalgie quand tu nous tiens! Souvenirs chers de l’enfance, de l’adolescence, des vacances d’été en famille au bord de la mer.

Le narrateur, un jeune homme trentenaire, retourne après des années d’absence dans la grande maison familiale tout au bout de la Bretagne, au bord de la mer, non loin de Brest. Cette maison accueille chaque été les membres de la famille qui y séjournent régulièrement, pour quelques jours ou pour quelques semaines. Les cousin·es s’y retrouvent, les adolescent·es sortent ensemble le soir, les adultes papotent. Entre les parties de plage, ou de pêche, les promenades sur les sentiers côtiers ou les jeux de société lorsque le temps est maussade, tout ce petit monde trouve à s’occuper autour de l’aïeule, la grand-mère toujours bien présente malgré son grand âge. Le narrateur fait la connaissance de Jean, un petit neveu âgé de bientôt six ans, dans lequel il se reconnaît et auquel il s’attache, lui expliquant la nature environnante, la pêche aux crabes, les éclipses solaires ou les grandes marées. Les souvenirs affluent en masse, les liens se retissent, tant avec la famille qu’avec les habitant·es du bourg voisin. Et ce petit monde toujours en mouvement se crée des souvenirs qui referont surface bien des années plus tard.

C’est un roman très tendre et émouvant et cependant dramatique qui permet au narrateur de se resituer dans cette tribu. Des vacances qui lui font prendre conscience du passage inéluctable du temps, de l’adolescence à l’âge adulte. Mais déjà les beaux jours s’éloignent, le retour vers Paris est inéluctable. L’auteur se promet bien de revenir l’année prochaine… mais peut-être sera-ce plus tôt que l’année prochaine?

(Colette)